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Une économie axée sur l'épanouissement des jeunes

 

À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, le 12 août, le CRDI a posé à des chercheurs la question suivante :

Comment pouvons-nous mieux intégrer les jeunes à l’économie ?

Les différents points de vue exprimés ici au sujet de cette importante question sont ceux des personnes interrogées et ne sont pas nécessairement ceux du Centre de recherches pour le développement international.

  Flickr/Beyond Access Initiative

Allier théorie et pratique

Pour mieux intégrer les jeunes au marché du travail, il est important de créer des programmes de formation adaptés aux besoins des jeunes entrepreneurs, qui doivent être axés non seulement sur la théorie, mais aussi sur la pratique et l’expérience. Il faut également offrir une aide financière appropriée et un encadrement par des praticiens d’expérience.
 

Mike Herrington
Global Entrepreneurship Research Association
Afrique du Sud
M. Herrington est directeur général de la Global Entrepreneurship Research Association, organisme-cadre qui coordonne le Global Entrepreneurship Monitor (GEM), la plus vaste étude sur l’entrepreneuriat dans le monde. Le CRDI soutient les équipes GEM de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient, des Caraïbes et d’Asie qui étudient le rôle joué par l’entrepreneuriat dans la croissance économique nationale, en mettant l’accent sur le chômage chez les jeunes.

  Flickr/D. Chavez/World Bank

Écouter

On peut rendre les économies plus inclusives en écoutant les jeunes et en leur donnant les moyens d’être en relation avec la collectivité et de participer à la vie communautaire. L’essor des technologies de l’information et de la communication permet de promouvoir l’inclusion des jeunes et de faciliter leur accès au savoir de même que leur participation à la vie publique. Tous les jeunes désirent communiquer. La réalisation de ce désir favorisera la création de nouvelles possibilités, l’innovation, la diversité et l’insertion dans l’économie.

Ronaldo Lemos
Centro de Tecnologia y Sociedade

Brésil
M. Lemos est directeur du Centro de Tecnologia e Sociedade à l’École de droit de la Fundação Getúlio Vargas (FGV), à Rio de Janeiro. Avec l’appui du CRDI, M. Lemos et son équipe ont mené des projets qui ont démontré l’importance d’avoir recours à des modèles ouverts pour promouvoir le contenu autochtone plutôt que de se contenter de rendre le contenu étranger plus accessible. En savoir plus sur les modèles d’affaires ouverts en Amérique latine et dans les Caraïbes 

  Flickr/C. Doan/World Bank

Investir dans les jeunes

Alors que les populations de bon nombre de pays industrialisés vieillissent, celles de beaucoup de pays en développement sont toujours fortement composées de jeunes. Environ neuf jeunes sur dix dans le monde vivent dans des pays en développement, ce qui peut constituer soit une excellente occasion de rattrapage industriel et de croissance soutenue, soit un énorme boulet si les jeunes sont laissés pour compte. Les investissements dans le capital humain et la prestation de services sociaux aux mères et aux enfants dans les pays en développement revêtent une importance cruciale. De telles politiques pourraient faire en sorte que de jeunes travailleurs et entrepreneurs soient prospères et productifs pendant de nombreuses années et éviter la création d’une importante cohorte faisant face à de profondes inégalités et à un manque de durabilité. Malgré de sévères contraintes budgétaires et une faible croissance économique mondiale, il faut faire preuve d’audace et investir dans les générations futures.

Ronald U. Mendoza Asian Institute of Management (AIM) Policy Center Philippines
M. Mendoza dirige le projet Rendement des entreprises en Asie, financé par le CRDI, qui soutient la recherche sur les petites, moyennes et microentreprises des pays à revenu intermédiaire d’Asie. Le projet porte sur des questions transversales telles que les obstacles à la croissance des entreprises dirigées par des femmes et le caractère durable de l’économie non structurée. M. Mendoza a été l’un des lauréats en 2012 de l’Outstanding Young Scientist Award, décerné par la National Academy of Science and Technology des Philippines.
    Flickr/M. Adel

Adopter des politiques favorables à la famille

Les jeunes femmes sont doublement désavantagées – en tant que jeunes et en tant que femmes – sur le marché du travail égyptien. Elles connaissent de faibles taux d’activité et un chômage élevé, et elles sont peu présentes dans le secteur privé. Il est nécessaire d’adopter des politiques favorables à la famille pour les encourager à s’intégrer au secteur privé. En leur offrant un soutien à la recherche d’emploi, on pourrait remédier à leur manque de mobilité et à leurs compétences limitées en réseautage.

Rania Roushdy
Population Council, Poverty Gender and Youth Program
Égypte
Avec l’appui du CRDI, le Population Council s’emploie à fournir des données empiriques sur lesquelles peuvent s’appuyer les réformes du régime de protection sociale entreprises par le gouvernement de l’Égypte. Il s’agit d’arriver à des politiques susceptibles d’accroître le bien-être des travailleurs du secteur non structuré.

  Flickr/N. Berger/World Bank

Offrir de la formation

La transition de l’école au travail n’a jamais été facile, quelle que soit la génération à laquelle on appartient, mais les jeunes en Amérique latine connaissent une situation plus difficile que celle qu’ont connue leurs aînés dans leur jeunesse. Ce désavantage relatif est évident malgré d’importants progrès réalisés sur le plan de la scolarité et de l’équité en éducation. Pour une meilleure intégration à l’économie des jeunes, surtout de ceux qui sont de milieux défavorisés et pour qui un emploi dans le secteur structuré pourrait n’être qu’une distante réalité, il est essentiel d’offrir des programmes de formation et des services de recherche d’emploi pertinents.

Guillermo Cruces Centro de Estudios Distributivos, Laborales y Sociales (CEDLAS) Argentine M. Cruces et l’équipe du CEDLAS, qui se consacrent à l’étude des questions sociales, de main-d’oeuvre et de répartition des revenus en Amérique latine et dans les Caraïbes, coordonnent un projet de recherche financé par le CRDI et visant à cerner les rouages des marchés du travail et de la protection sociale en Amérique latine et leur incidence sur la croissance et l’inclusion.
    Flickr/L. Qiang/World Bank

S’intéresser aux groupes vulnérables

La croissance économique est importante, mais elle ne mène pas nécessairement à la croissance partagée. Nous devons faire en sorte qu’il y ait plus d’activités de développement créant davantage de possibilités d’emploi pour les jeunes dans différents secteurs. Il n’existe cependant pas de solution universelle ou dont l’efficacité est avérée. Pour être judicieuses, les politiques doivent reposer sur une connaissance approfondie des contextes. Les responsables de politiques doivent aussi prêter davantage attention aux jeunes de groupes défavorisés ou potentiellement vulnérables (femmes, personnes handicapées, autochtones, jeunes citadins pauvres, jeunes de milieu rural et de minorités ethniques).

Yongjie Wang Titulaire d’une bourse de recherche 
au sein du programme Croissance pour tous du CRDI en 2013 Canada Yongjie Wang a obtenu l’une des bourses de recherche du CRDI attribuées pour l’année 2013, et elle travaille au sein du programme Croissance pour tous. Elle est doctorante en sciences politiques à l’Université de l’Alberta. Ses travaux de recherche portent sur la mondialisation et les ouvrières à faible revenu venant de milieu rural qui travaillent dans des zones franches industrielles pour l’exportation en Chine.
    Flickr/J. Ernst/World Bank

Faire participer les jeunes à la conception des politiques

La jeunesse représente à la fois une possibilité et un défi pour le continent africain. Les jeunes constituent un capital ressources humaines et peuvent être un pilier du développement si l’on s’en occupe et qu’ils sont productifs, mais ils peuvent occasionner des conflits et des tensions sociales si on les néglige. Il est donc essentiel de leur permettre d'acquérir la formation et les compétences dont ils ont besoin pour prendre leur place au sein d’une économie productive et de les faire participer à la conception des politiques pour assurer leur inclusion dans le développement national.
 

William Baah-Boateng 
Université du hana
Ghana
M. Baah-Boateng est économiste du travail et conseiller auprès du ministère de l’Emploi et des Affaires sociales du Ghana. Il a contribué au livre intitulé Globalization, Trade and Poverty in Ghana publié par le CRDI, qui examine dans quelle mesure le Ghana a réussi à créer des emplois productifs et décents pour éliminer l’extrême pauvreté et la faim.

  Flickr/K. Taylor

Favoriser le sport et le jeu

L’Inde est en crise :  la création d’emplois y est inadéquate, et le chômage est élevé chez les jeunes. Le nombre croissant de jeunes demandeurs d’emploi vient aggraver la situation. Les jeunes représentent cependant la prochaine génération. Ils sont l’avenir du pays, et leur opinion compte. Il est donc essentiel qu’ils aient prise sur leur vie, qu’ils aient voix au chapitre, entre autres, au sein des ménages, au travail et dans l’administration publique. Il est également essentiel de créer des espaces permettant de favoriser les interactions culturelles, le divertissement, le sport et le jeu, afin de déterminer les capacités de chacun et de les renforcer dans le meilleur intérêt de tous – celui des jeunes et celui de l’économie en général.

Preet Rustagi Institute for Human Development Inde Mme Rustagi est professeure et codirectrice de l’Institute for Human Development, organisme financé par le CRDI qui vise à renforcer l’assise de données probantes nécessaire à l’élaboration de politiques et de programmes susceptibles de favoriser l’emploi et la croissance partagée en Asie du Sud.