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Transformation de la production avicole en Asie du Sud-Est

 

Depuis l’épidémie de grippe aviaire qui a frappé la Chine et l’Asie du Sud-Est au début des années 2000, les politiques gouvernementales visant à réduire le risque de nouvelles flambées ont donné lieu au déménagement de milliers de petits aviculteurs dans des zones de production avicole désignées. Ces efforts de délocalisation ont été minés par le manque de confiance des aviculteurs à l’égard des fonctionnaires ainsi que par des répercussions environnementales et socioéconomiques imprévues. Une équipe de chercheurs subventionnés par le CRDI s’emploie maintenant à améliorer la gestion de ces exploitations avicoles et à réduire le risque de flambées de grippe aviaire tout en soutenant les moyens de subsistance des aviculteurs et des collectivités.

Réagir à la menace de grippe aviaire

Depuis 2003, les politiques adoptées par les gouvernements chinois, indonésien, thaïlandais et vietnamien ont mené à la restructuration de la production avicole. Pour tenter de réduire le risque de transmission de maladies animales à l’homme, on a relocalisé les petits aviculteurs dans des « zones de production avicole ». Ces zones devaient réduire le risque de flambées de grippe aviaire et de propagation de la maladie et favoriser l’augmentation de la production avicole grâce aux économies d’échelle. 

Remise en question des efforts de prévention des maladies

Les chercheurs subventionnés par le CRDI ont examiné ces politiques et ont constaté que les zones de production avicole n’ont pas changé grand-chose au fonctionnement des exploitations. En fait, elles ont compromis la santé des aviculteurs, leurs moyens de subsistance, leurs relations avec la collectivité, et le milieu local. De plus, elles n’ont pas permis de réduire le risque de grippe aviaire.

Après les premières flambées de la maladie, les aviculteurs ont dû abattre leurs bandes sans recevoir de compensation ou presque. Ils ont ensuite déménagé dans des zones de production avicole, établi de nouvelles exploitations et se sont installés dans de nouvelles collectivités principalement à leurs frais à cause du manque de soutien. 

Ces aviculteurs, qui avaient déjà essuyé des pertes financières en raison de l’abattage des volailles puis de leur délocalisation, ont été réticents à parler aux fonctionnaires locaux. Par conséquent, les vétérinaires de l’État connaissaient mal l’état de santé des volailles et la gestion des exploitations dans ces zones. Pour cette même raison, les aviculteurs ont reçu peu de formation technique ou de soutien public pour améliorer la gestion de leurs exploitations. La mauvaise gestion s’est traduite par la pollution de l’eau et de l’air ainsi que par une gestion inadéquate des fientes, ce qui a créé des tensions entre les aviculteurs et leurs collectivités.

Rétablir les relations entre aviculteurs et fonctionnaires

Pour améliorer la gestion des exploitations avicoles et tenter de prévenir de nouvelles flambées de grippe, l’équipe de recherche a collaboré avec les aviculteurs et des fonctionnaires au lancement d’une série d’initiatives en Chine, en Indonésie, en Thaïlande et au Vietnam. Dans chaque pays, l’équipe a mis au point différentes stratégies selon les besoins des aviculteurs, des collectivités et des fonctionnaires. Certaines mesures visaient à améliorer les relations entre les aviculteurs et les autorités au moyen de réunions et d’ateliers de formation mixtes. Une autre tactique a consisté à faire participer des fonctionnaires et des aviculteurs au développement de systèmes permettant d’améliorer la biosécurité des exploitations avicoles. 

Cette approche ascendante axée sur la collectivité a donné lieu à un changement d’attitude chez les aviculteurs et les fonctionnaires. Les aviculteurs sont maintenant plus susceptibles de communiquer leurs préoccupations aux fonctionnaires et de collaborer avec les autorités à l’amélioration de l’état de santé ainsi qu’à la réduction de leur empreinte écologique. 

La recherche contribue à l’élaboration de politiques relatives à la production avicole aux échelles locale et nationale en Chine et en Asie du Sud-Est. Les constatations, que l’on a présentées au ministère de l’Élevage et des Pêches du Laos ainsi qu’au sous-groupe de travail des Nations Unies sur les maladies à l’interface homme-animal, ont été communiquées à l’échelle internationale. 

Ce projet est financé par l’entremise de l’Initiative de recherche en écosanté sur les maladies infectieuses émergentes (initiative éco-MIE). Celle-ci soutient divers projets de recherche et de renforcement des capacités en Asie du Sud-Est qui sont axés sur la prévention et la réduction de l’impact des maladies infectieuses émergentes par des approches localement pertinentes et durables.

Publications parmi les plus récentes produites dans le cadre du projet