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Dixième assemblée publique annuelle du CRDI : La recherche au service de l’autonomisation

 

L’autonomisation est essentielle au développement et à la Politique d’aide internationale féministe du Canada, a expliqué la présidente du Conseil des gouverneurs du CRDI Margaret Biggs au public lors de l’assemblée publique annuelle du CRDI de 2018, le 20 novembre.

« Une personne peut être considérée comme étant autonome lorsqu’elle a les connaissances, les ressources et la liberté d’action nécessaires pour prendre des décisions et des mesures qui peuvent améliorer ses conditions de vie et celles de sa communauté, » a dit Mme Biggs.

L’événement à Ottawa a permis de passer en revue les faits saillants de l’année passée et les priorités pour celle à venir.

Mettre les femmes et les filles au coeur du développement

Mme Biggs a expliqué au public que la sexospécificité prend de l’importance pour le CRDI et l’aide internationale du Canada, ce qui correspond à l’engagement des objectifs de développement durable visant à promouvoir la croissance économique qui profite à tout le monde. « Pour que la croissance profite à tout le monde, nous devons adopter une approche transformatrice à l’égard de l’autonomisation économique des femmes, une approche qui favorise en priorité l’élimination des obstacles structurels, sociaux et politiques qui empêchent les femmes de jouir pleinement des mêmes droits économiques, » a indiqué Mme Biggs.

Récits de changement

Le président du CRDI Jean Lebel a raconté des récits de changement qui ont été possibles grâce à la recherche appuyée par le CRDI. L’un de ces récits porte sur Zipporah Muthoni qui habite à Korogocho, un quartier informel de Nairobi, au Kenya.

Après la naissance de sa fille, Mme Muthoni a eu du mal à trouver un emploi tout en s’occupant de son enfant. Il y a au bien des jours où elle obtenait seulement l’équivalent de 20 cents canadiens. Ses difficultés sont le lot de beaucoup, car le coût des services de garde empêche de nombreuses femmes d’atteindre leur plein potentiel économique.

Mme Muthoni faisait partie des 1 200 mères ayant participé à un essai comparatif sur échantillon aléatoire qui a permis de déterminer si l’amélioration de l’abordabilité et de la qualité des services de garde dans les contextes urbains de pauvreté augmentait la participation des femmes à l’activité économique.

« Le résultat ? Des services de garde abordables ont permis à bon nombre de femmes d’occuper un emploi, » a dit M. Lebel au public. « Leur revenu a augmenté ainsi que leurs économies. »

Aujourd’hui, Mme Muthoni a un travail et elle se sert des services de garde. Elle a réussi à épargner assez d’argent pour quitter son logement d’une seule pièce et louer une maison plus spacieuse.

Le projet derrière ces recherches s’inscrit dans le programme Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF), qui s’est terminé cette année. Le programme CEDEF a financé 14 projets liés à l’émancipation économique des femmes dans 50 pays.

L’intelligence artificielle fait son entrée dans l’ordre du jour mondial

Matthew Smith, chef intérimaire du programme Économies en réseaux du CRDI, a fourni au public un aperçu des travaux du CRDI sur l’intelligence artificielle (IA) et des occasions et risques qu’elle présente pour les pays en développement.

 

M. Smith a indiqué au public que la portée des avantages de l’IA dans les pays en développement était vaste, car les technologies d’IA donnent des occasions passionnantes d’aider à relever des défis importants auxquels fait face le monde dans des domaines tels que l’éducation et les soins de santé. « L’IA a un rôle à jouer dans la promotion d’une éducation de qualité à grande échelle, » a indiqué M. Smith. « Par exemple, les logiciels d’apprentissage avec IA intégrée, tels que les jeux éducatifs adaptatifs et les systèmes de tutorat intelligent, peuvent offrir un apprentissage personnalisé de haute qualité à quiconque ayant un accès suffisant à la technologie. »

M. Smith a prévenu qu’il y avait cependant des inconvénients. « Malheureusement, il semble que l’IA soit appelée à creuser l’inégalité et à accroître l’instabilité dans les pays du Sud, » a-t-il indiqué. « Ceci est principalement dû au contexte actuel qui engendre une inégalité considérable – entre les pays et en leur sein, et entre les sexes, les classes socioéconomiques et les groupes ethniques. Cette inégalité déterminera les innovations en matière d’IA et à qui elles profiteront ou nuiront.

M. Smith a ajouté que le CRDI abordait l’IA de plusieurs manières. Tout d’abord, en lançant un réseau d’excellence en Afrique subsaharienne qui sera le premier réseau à relier les chercheurs en apprentissage machine de la région avec des spécialistes en sciences sociales, des éthiciens, des acteurs du développement, des décideurs et des sources de financement. Puis, le CRDI concentre ses efforts sur l’amélioration de l’éducation dans les pays en développement afin de soutenir les citoyens qui peuvent s’adapter, qui sont résilients et prêts à jouer un rôle dans le paysage de l’IA. Enfin, le CRDI collabore avec d’autres organismes de financement ayant la même vision afin d’établir une initiative d’IA pour le développement. « Ces interventions ne représentent pas une solution à court terme, » a indiqué M. Smith. « Elles sont plutôt le commencement d’un plan à long terme visant à renforcer les capacités locales, individuelles et organisationnelles pour assurer le développement et le déploiement éthiques d’applications d’IA dans l’intérêt public. »

Lisez le Rapport annuel 2017-2018 pour en savoir davantage sur les résultats du CRDI.
Regardez la vidéo de l’assemblée publique annuelle de 2018 du CRDI.
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