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Comprendre et arbitrer les intérêts conflictuels des communautés

 
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plantation d'arbres
INSTITUT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

La problématique

Les ATGE affectent les membres des communautés de différentes manières, selon leur âge, leur sexe, leur ethnicité, leur statut social et d’autres facteurs. Les femmes, les jeunes et les membres les plus pauvres de la communauté reçoivent souvent une indemnisation inférieure pour leurs terres que les hommes et les élites locales.

Constatations des recherches

Les équipes de recherche éclaircissent la manière dont les ATGE peuvent alimenter des intérêts conflictuels et la variation de leurs répercussions au sein des groupes. La concurrence pour les terres agricoles risque d’accroître les inégalités sociales et économiques, en augmentant les loyers des locataires et en incitant les élites à profiter directement des transactions foncières. En Ouganda, certains chefs locaux, motivés par les gains économiques, sont devenus des « propriétaires » plutôt que de jouer leur rôle traditionnel de gardiens des terres communautaires.

Lorsque les ATGE limitent l’accès des communautés aux terres, le fardeau domestique et économique imposé aux femmes peut augmenter. En effet, celles-ci peuvent, par exemple, perdre leur accès à leurs parcelles de terrain, ou êtres forcées de parcourir de plus grandes distances à pied pour cultiver ou s’approvisionner en eau et en bois de chauffage. Au Nigéria, les chercheurs ont remarqué qu’il existe un plus grand risque de violence conjugale lorsque les hommes n’ont plus le droit d’accéder à leurs terres. « De plus, les ATGE peuvent affecter les générations différemment, comme au Mali où les jeunes sont forcés de migrer afin de trouver des emplois décents. Dans certaines régions où l’on permet aux groupes d’immigrants d’utiliser les terres communes, ces derniers sont confrontés à l’érosion de leurs droits lorsque la communauté qui les accueille est touchée par les ATGE.

La réponse

Plusieurs projets de recherche visent à améliorer la transparence et la reddition de compte associées aux ATGE, et à accroître les efforts de plaidoyer afin que les groupes désavantagés puissent réclamer que justice soit faite. Au Cameroun, au Ghana, au Mali, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Ouganda, les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts, établies par les Nations Unies, ont constitué le point de départ de ces efforts. 

Cet ouvrage est une des cinq questions transversales émanant des premières recherches sur les acquisitions de terres à grande échelle en Afrique. Apprenez-en davantage sur la façon dont les chercheurs travaillent avec les communautés afin d’accroître leur capacité de protéger leurs droits.