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Comment un arbuste peut améliorer la santé animale tout en luttant contre les changements climatiques

 

Des recherches financées par le CRDI au Kenya ont révélé qu’un arbuste commun pourrait avoir des bienfaits considérables pour les moutons et l’environnement.

Des travaux de recherche, menés par une équipe de l’International Livestock Research Institute (ILRI) à Nairobi, ont révélé que l’arbuste, connu sous le nom de Calliandra, constitue non seulement une bonne source de protéines pour les moutons, mais il améliore également la prise de poids de l’animal et aide à renforcer la résistance à l’hémonchus, un parasite courant qui affecte les chèvres et les moutons.

De plus, les chercheuses et les chercheurs ont découvert que l’ajout de feuilles de Calliandra à l’alimentation des moutons réduisait les émissions quotidiennes de méthane de l’animal.

Le méthane, un gaz à effet de serre, est un produit de la digestion qui se fait dans l’intestin des ruminants grâce à un processus bactérien appelé fermentation entérique. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies, les émissions de gaz à effet de serre sont la principale cause des changements climatiques. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que le secteur de l’élevage contribue à 14,5 % des émissions mondiales. 

Les scientifiques explorent des moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre découlant des activités agricoles, notamment en modifiant l’alimentation du bétail, afin de réduire leur impact sur les changements climatiques.

Cerner les interventions adaptées aux changements climatiques 

Les recherches de l’ILRI sont menées dans le cadre d’un projet financé par le CRDI, intitulé « L’élevage dans un contexte de changements climatiques ». Le projet vise à produire des preuves et des données scientifiques localisées sur les émissions de gaz à effet de serre des petits ruminants dans les systèmes d’élevage en Afrique subsaharienne. Il vise également à fournir des données probantes sur les interventions potentielles adaptées aux changements climatiques, notamment l’amélioration des pratiques d’alimentation et de gestion du fumier.

L’équipe de recherche a mené une première expérience pour déterminer l’étendue des émissions de méthane par les moutons qui se nourrissaient principalement d’une variété d’herbe commune, connue sous le nom de Boma Rhodes. Les niveaux d’émission ont ensuite été vérifiés à nouveau après la modification du régime alimentaire de l’animal. « Nous avons modifié l’alimentation de l’animal en lui donnant 60 % de Boma Rhodes et 40 % de Calliandra », a déclaré Paul Mwangi, vétérinaire et membre de l’équipe. Ce changement a entraîné une réduction de 18 % des émissions quotidiennes de méthane de l’animal. 

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Un homme se tient dans une serre, vêtu d'une blouse blanche.
Millicent Mwololo/Nation Media Group
Paul Mwangi, vétérinaire et membre de l’équipe de projet de l’ILRI.

Le Calliandra est une plante largement répandue dans l’ouest et le centre du Kenya. Il peut également être cultivé en haie. L’équipe du projet dirigée par Cesar Patino, nutritionniste spécialisé en ruminants, croit que la teneur élevée en protéines du Calliandra (entre 20 et 25 %) et ses tanins condensés (un métabolite secondaire produit par les plantes aux propriétés antibiotiques, antifongiques et antivirales) sont responsables des bienfaits cernés par la recherche.

Certaines fermes commerciales disposant de moyens financiers suffisants achètent des aliments composés qui donnent à l’animal suffisamment de protéines, mais tous les agriculteurs n’ont pas les moyens de le faire. Fournissant un supplément de protéines à faible coût, le Calliandra serait avantageux pour les agriculteurs comme Gideon Parsanga, dans le comté de Kajiado, au Kenya, qui subit un stress hydrique.

« Nous ressentons tous les effets des changements climatiques », a déclaré M. Parsanga. « Pour nous, les Massaïs, la sécheresse actuelle a occasionné la perte de milliers de têtes de bétail. »

Bien que le travail de l’équipe n’ait porté que sur les moutons, M. Mwangi et M. Patino sont optimistes quant au fait que l’utilisation de Calliandra comme source de protéines facilement disponible pourrait s’appliquer à d’autres espèces de ruminants d’élevage. 

En savoir plus sur le projet