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Augmenter les données probantes pour faire avancer les politiques de contrôle du tabagisme

 

Si aucune mesure n’est prise, le tabac tuera plus de 8 millions de personnes dans le monde d’ici 2030 et 80 % de ces décès auront lieu dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.

La Convention-cadre pour la lutte antitabac de l’Organisation mondiale de la Santé (CCLAT de l’OMS) décrit les mesures que les gouvernements doivent prendre pour réduire la consommation de tabac. Cependant, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire représentent des marchés émergents pour l’industrie du tabac. En l’absence de réglementation et de politiques gouvernementales fortes, les habitants de ces pays sont privés du type de protection qui a sauvé des millions de vies dans les pays à revenu élevé. Il faut rassembler des preuves solides pour aider à contrer l’ingérence de l’industrie du tabac qui répand des idées erronées sur les effets d’une hausse des taxes, comme l’augmentation du commerce illicite. Ces preuves montreront également aux décideurs les avantages pour la santé et l’économie des politiques de lutte antitabac.

À l’échelle internationale, les systèmes de taxation du tabac affichent des structures variées. Il peut s’agir de modèles à tarif unique, comme aux États-Unis, ou de systèmes très complexes, comme en Inde où il existe onze niveaux de taxes.

Le consortium mondial entamera ses travaux dans trois pays: le Mexique, la Colombie et l’Inde. Ces pays ont été sélectionnés, car ils représentent ensemble plus d’un milliard et demi de personnes, parmi lesquelles plus de 75 millions de fumeurs de cigarettes. Ils incarnent également différents contextes de l’épidémie de tabagisme, et présentent des structures fiscales, des systèmes de santé et des possibilités d’engagement politique variés.

L’équipe intensifiera et élargira l’utilisation de l’analyse coût/efficacité étendue (ECEA), un instrument de politique qui examine les conséquences d’une taxation plus élevée sur la pauvreté, afin d’offrir un soutien analytique supplémentaire pour les décisions locales sur la taxation dans chaque pays.

La recherche

Le projet sera mené par l’Instituto Nacional de Salud Pública (INSP) du Mexique. L’INSP est un centre d’excellence de la recherche et de l’enseignement en santé publique en Amérique latine et compte un centre de recherche spécialisé dans la lutte antitabac.

L’équipe propose de s’appuyer sur un outil économique appelé ECEA et de le rendre plus pertinent pour les analyses des taxes sur le tabac. Elle approfondira et développera le cadre analytique pour mettre au point l’ECEA II. Ce dernier tiendra mieux compte de l’éventail complet des coûts, dont les dépenses liées à la santé, le coût de la prestation des soins et la perte de productivité (dont l’effet des décès liés au tabac).

L’équipe utilisera cet outil pour donner un aperçu de l’incidence potentielle d’une hausse des taxes sur le prix des cigarettes, leur consommation et les taxes perçues dans chaque pays. Ses objectifs couvrent trois domaines clés :

 La lutte antitabac est un enjeu mondial qui nécessite une riposte mondiale. À l’échelle internationale, les systèmes de taxation du tabac affichent des structures très variées. La taxation constitue un outil puissant pour réduire la pauvreté et le fardeau des maladies associées au tabagisme. Nous devons offrir un soutien analytique supplémentaire pour éclairer les décisions locales sur la taxation au Mexique, en Colombie et en Inde qui pourra ensuite être utilisé à l’échelle mondiale.

Dr Luz Myriam Reynales, Directrice, Département de recherche sur le tabac, INSP, Mexique
  1. Renforcer la capacité de recherche sur les aspects économiques du tabac dans chaque pays.

  2. Étudier les avantages en matière de protection financière associés à une hausse substantielle des taxes d’accise dans chaque pays.

  3. Produire des recommandations sur la structure fiscale pour chaque pays et les mettre en œuvre en tant qu’instruments de politique pour éclairer la prise de décisions.

 

L’équipe déterminera des occasions et des stratégies pour collaborer avec les décideurs locaux afin de les encourager à adopter et utiliser les preuves économiques nouvellement produites.

Les incidences

La lutte contre le tabagisme est essentielle à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) de 2030 des Nations Unies, notamment l’ODD 1 (pas de pauvreté) et l’ODD 3 (bonne santé et bien-être). Cette proposition vise à contribuer à long terme aux résultats suivants dans chaque pays : une hausse du prix du tabac, une diminution du nombre de fumeurs et éventuellement du nombre de décès, une réduction du nombre de personnes sombrant dans la pauvreté et une augmentation des taxes perçues. Tous ces changements seront bénéfiques pour les groupes à faible revenu. Les résultats fourniront également aux gouvernements des outils qui leur permettront de prendre en compte les revenus supplémentaires générés par la hausse des taxes.

Les outils analytiques mis au point feront parties intégrantes des boîtes à outils en matière de politiques qui seront élaborées par l’équipe. Ils seront mis au point et utilisés dans un premier temps au Mexique, en Colombie et en Inde, puis seront mis à la disposition du grand public.

En outre, l’équipe entend encourager une collaboration plus étroite avec la Banque mondiale et l’Organisation panaméricaine de la santé en Amérique latine, ainsi que le bureau régional de l’Asie du Sud-Est de l’OMS et la Banque asiatique de développement. L’objectif à long terme de ce projet de recherche est d’observer des hausses notables des taux de cessation chez les adultes dans la plupart des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire entre 2025 et 2030. Cette évolution fera baisser le nombre de fumeurs actuels et la proportion de jeunes adultes qui se mettent à fumer, ce qui entraînera une diminution durable des maladies liées au tabac.