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Apprendre pour la vie : le CRDI investit dans la recherche afin d’assurer une éducation de qualité pour tous

 

 L’éducation est un droit humain fondamental et largement reconnu. Le CRDI fait partie des nombreuses institutions canadiennes et mondiales qui s’efforcent de faire en sorte que le droit à l’éducation se traduise par un apprentissage tout au long de la vie tangible, accessible et de qualité pour tous.

Le CRDI croit au pouvoir des recherches novatrices menées dans les pays du Sud pour éclairer les politiques et les pratiques d’éducation dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Ces recherches n’existent pas dans un vide théorique. Elles vivent et évoluent dans des salles de classe du monde entier.

Aujourd’hui, nous soulignons le 5e anniversaire de la Journée internationale de l’éducation sous le thème « Investir dans l'humain, faire de l'éducation une priorité », en décrivant quelques-unes des façons dont nous investissons dans la recherche et les innovations en matière d’éducation pour les personnes de tous âges, tout en ciblant les plus vulnérables.

ÉDUCATION DE LA PETITE ENFANCE : Mettre à l’échelle des solutions éprouvées pour assurer un bon départ 

Il est clair que les investissements dans l’éducation sont les plus efficaces et produisent les résultats les plus équitables lorsqu’ils sont axés sur la petite enfance. Mais les disparités mondiales signifient que l’accès à ces programmes est loin d’être égal. En 2019, 75 % des enfants dans le monde étaient inscrits à des programmes d’enseignement préscolaire, mais en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord et en Asie occidentale, le taux était d’environ 50 % (Rapport mondial de suivi sur l’éducation [GEM], 2021).

Comment pouvons-nous combler l'écart? Les chercheurs et chercheuses en éducation, les gouvernements et les communautés collaborent pour mettre en œuvre et renforcer des programmes locaux qui pourraient profiter à d’autres régions grâce à une mise à l’échelle prudente et éclairée. Par exemple, Plan International gère depuis plusieurs années un programme d’enseignement préscolaire estival appelé LEARN, qui permet aux enfants des villages reculés de la République démocratique populaire lao d’accéder à l’éducation de la petite enfance. Grâce à notre partenariat avec le programme Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE), des chercheurs et chercheuses ont poursuivi la mise en œuvre de cette initiative dans tout le pays et travaillent maintenant au Cambodge et en Tanzanie, où des millions de jeunes enfants vivant dans des régions reculées n’ont pas accès à un enseignement formel. Les activités comprennent des formations destinées aux fonctionnaires, aux dirigeants et dirigeantes communautaires et aux parents, qui collaborent désormais avec le personnel enseignant non seulement pour encourager l’inscription des enfants à l’école, mais aussi pour fournir des ressources afin de soutenir les centres et de payer le personnel enseignant. 

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Une jeune fille est assise devant un ordinateur portable.
GPE/Carine Durand

 

ENSEIGNEMENT PRIMAIRE : Comment la recherche peut aider les décideurs et décideuses à s’assurer que tout le monde acquiert les compétences de base

L’UNESCO estime que plus de 60 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation de base – les compétences fondamentales en lecture/écriture et en mathématiques offertes à l’école primaire. Cette estimation ne tient même pas compte du coût total de la pandémie. L’UNESCO prévient qu’il y a probablement plus d’enfants aujourd’hui qui ne peuvent pas lire une histoire simple qu’avant l’épidémie de COVID-19.

L’enseignement au bon niveau (TaRL), une initiative novatrice conçue pour mettre les élèves du primaire sur la bonne voie, est au cœur d’un autre projet du KIX. L’idée derrière l’enseignement au bon niveau est de donner la priorité aux besoins d’apprentissage d’un enfant plutôt qu’à ses résultats ou à son âge. L’initiative TaRL est une innovation prometteuse qui permet d’éviter qu’un plus grand nombre d’enfants prennent du retard dans leurs résultats d’apprentissage, mais elle ne peut pas fonctionner sans des changements systématiques au sein des écoles et au niveau des politiques. Récemment, le gouvernement de la Côte d’Ivoire, à l’aide de la recherche du KIX, a déclaré qu’il avait l’ intention d’intégrer l’enseignement au bon niveau dans tout le pays.

EDTECH : La recherche aide à concevoir le bon outil pour le bon travail

Les investissements dans l’éducation primaire sont souvent cités comme étant la raison de l’augmentation des taux d’alphabétisation mondiaux à 87 % (contre 12 % en 1820), mais des disparités subsistent. Dans certaines régions du monde, en particulier en Afrique subsaharienne, les taux d’alphabétisation demeurent en dessous de 50 % (FEM). Qu’est-ce qui contribue à cet écart et quelles interventions peuvent le combler? La recherche aide à trouver des solutions axées sur la technologie numérique, un secteur dans lequel le CRDI travaille depuis plus d’une décennie. 

Dans le cadre d’un projet de recherche technologique au Kenya, une classe de première année utilisant la technologie d’alphabétisation ABRA et READS a montré des améliorations significativement plus importantes en matière de vocabulaire, de compréhension de l’écrit et de raisonnement que les autres. Le projet a également aidé les enseignantes et enseignants concernés à améliorer leurs compétences (cette recherche se poursuit dans le cadre du KIX du GPE). 

Dans le cadre d’un récent projet au Chili, des chercheurs et chercheuses ont évalué un programme technologique innovant qui utilise des jeux pour améliorer l’apprentissage des mathématiques et des sciences dans des écoles primaires peu performantes. Compilée par des chercheurs et chercheuses de l’Université du Chili, de la Banque interaméricaine de développement et de l’Université Cornell, l'étude a montré que les élèves qui utilisaient la technologie avaient de meilleurs résultats aux questions de mathématiques de l’examen national normalisé chilien. 

ENSEMBLE POUR APPRENDRE : Assurer une éducation de qualité dans des contextes difficiles

La mise à l’échelle d’approches novatrices en matière d’apprentissage et d’enseignement afin d’améliorer les résultats scolaires est un axe important de la recherche en éducation que nous soutenons. Le modèle des objets d’apprentissage expérientiel (xLOB) en Cisjordanie en est un exemple. Dirigée par des chercheurs et chercheuses du Center for Continuing Education de l’Université de Birzeit, cette approche innovante de l’enseignement et de l’apprentissage a été lancée dans certaines écoles de la Cisjordanie en 2012. Il n’a pas fallu longtemps à l’équipe de recherche pour constater que la conception de l’apprentissage – des éléments constitutifs pédagogiques permettant au personnel enseignant de produire un processus d’apprentissage actif et stimulant – a permis d’améliorer considérablement les résultats d’apprentissage chez les réfugiées et réfugiés palestiniens en Cisjordanie. Après 14 ans de planification, de recherche, d’études de développement et d’essais, le Birzeit-Center for Continuing Education, en coopération avec l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA), travaille maintenant à mettre à l’échelle la mise en œuvre des xLOB dans les 96 écoles de l’UNRWA opérant en Cisjordanie de la première à la neuvième année. Il s’agit d’une étape importante de l’évolution et de l’adoption du modèle des xLOB, car ces derniers sont intégrés dans les systèmes éducatifs au niveau systémique. 

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Un groupe de jeunes femmes réfugiées écrit sur un tableau blanc dans une salle de classe.
CRDI/Catalina Martin-Chico

 

ÉCOLE SECONDAIRE : La recherche aide à comprendre les défis rencontrés par les élèves de sexe féminin en situation de crise

Le risque d’abandon scolaire augmente à mesure que les enfants grandissent, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Les pressions économiques, ainsi que les facteurs culturels, sont souvent à blâmer. Soit les familles n’ont pas les moyens de payer les frais souvent accrus de l’enseignement secondaire, soit elles ont besoin de leurs enfants adolescents pour contribuer au revenu du ménage. Les adolescentes sont les plus touchées par ces pressions, qui ont été aggravées par la pandémie de COVID-19. Les fermetures d’écoles ont particulièrement frappé les filles et d’autres groupes vulnérables, comme le montre le projet de l'Observatoire du GEP pour le KIX sur la COVID-19, qui suit les politiques et les pratiques d’éducation en réponse à la pandémie dans 40 pays d’Afrique subsaharienne faisant partie du Partenariat mondial pour l’éducation. Le projet a révélé que certains systèmes éducatifs avaient adopté des mesures pour protéger les filles contre la violence sexuelle et les grossesses chez les adolescentes. Ils y sont parvenus grâce à des campagnes ciblées et à la sensibilisation à la violence sexospécifique et à la santé reproductive des jeunes, ainsi qu’à la promotion de la réintégration scolaire lors de la réouverture des écoles. Cependant, les résultats sont mitigés. L’Observatoire a également constaté que les systèmes ne collectent pas toujours des données ventilées par sexe et ne suivent pas les progrès des élèves de manière à ce que nous puissions comprendre les besoins des filles et y répondre.

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : Répondre aux attentes du marché 

Les établissements d’enseignement postsecondaire, qu’ils soient universitaires ou techniques, doivent innover et se développer afin de préparer les diplômés et diplômées à répondre aux demandes actuelles du marché du travail. La tâche est ardue pour de nombreux établissements d’enseignement supérieur, mais le défi est encore plus grand dans les pays à faible revenu, qui ont vu leurs budgets déjà modestes dédiés à l’enseignement postsecondaire diminuer encore au cours des dernières décennies.

Le CRDI a appuyé une initiative de recherche multinationale visant à explorer des moyens de renforcer les écosystèmes d’ingénierie en Afrique subsaharienne, où il y a une pénurie d’ingénieurs qualifiés. L’étude a permis de cerner les principaux problèmes : une diminution spectaculaire du financement national des établissements d’enseignement supérieur africains, la faiblesse des liens entre les industries, la formation et la recherche-développement, et la « fuite des cerveaux » due à la migration des diplômés et diplômées en génie vers d’autres régions. L’équipe de recherche a formulé des recommandations visant à renforcer les liens entre les universités et les industries.

LES FEMMES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : Des recherches pour aider à combler l’écart entre les sexes en sciences

Des progrès ont été réalisés vers la parité des sexes dans l’enseignement supérieur, mais l’écart est beaucoup plus important dans les domaines scientifiques. L’écart entre les sexes en sciences commence dès l’école primaire et s’aggrave à chaque étape du parcours scolaire. Au moment où les femmes entrent dans l’enseignement supérieur puis dans le monde du travail, elles se heurtent à des obstacles encore plus importants, les femmes scientifiques ayant des carrières plus courtes et moins bien rémunérées que leurs homologues masculins.

Nous soutenons les femmes dans l’enseignement scientifique avancé de plusieurs manières dans les pays du Sud. Depuis 2017, le CRDI s’est associé à l’Agence suédoise de coopération au développement international pour soutenir plus de 200 étudiantes au doctorat et scientifiques en début de carrière dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire par l’intermédiaire de l’Organisation pour les femmes et la science pour le monde en développement. Chaque boursière reçoit jusqu’à 50 000 USD pour diriger des projets de recherche, créer des groupes de recherche et encadrer d’autres personnes dans son établissement d’origine, afin d’aider à résoudre les types de problèmes auxquels sont confrontés les pays en développement et la société mondiale dans son ensemble. 

Découvrez la dernière cohorte et ses domaines de recherche  

FORMATION AXÉE SUR LES COMPÉTENCES : Éclairer les politiques et trouver des solutions dans l’enseignement technique

Un diplôme universitaire ne mène pas nécessairement à de meilleures perspectives économiques. Afin de mieux préparer les jeunes au monde du travail, les recherches appuyées par le CRDI se sont concentrées sur l’amélioration des programmes d’enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP). Par exemple, dans le cadre d’un projet que nous soutenons au Burkina Faso, au Cameroun et au Tchad, des chercheurs et chercheuses ont étudié les niveaux d’inclusion dans les programmes d’EFTP et la façon dont les diplômés et diplômées ont réussi à intégrer le marché du travail. Les recommandations transmises aux ministères de l’Éducation comprennent un soutien accru aux établissements d’EFTP afin de les rendre plus accessibles et plus attrayants pour la population étudiante, la promotion d’une plus grande participation du secteur privé à l’élaboration des programmes d’études, et le recrutement d’enseignants et enseignantes dans les secteurs concernés.

La recherche au Kenya s’est concentrée sur les programmes d’EFTP qui soutiennent l’entrepreneuriat étudiant par le biais d’initiatives telles que le mentorat offert par le secteur privé, l’incubation et les stages. Les enseignements tirés aident les établissements d’EFTP à affiner leurs approches et à éliminer les obstacles et les stéréotypes fondés sur le genre afin de soutenir le potentiel entrepreneurial des étudiants et étudiantes. 

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A group of students work on technical machinery
UN/Abdul Fattai

 

FORMATION DU CORPS ENSEIGNANT : Trouver des solutions à une crise de l’enseignement

Un enseignement de qualité est essentiel pour garantir des possibilités d’apprentissage pour tous. Les systèmes éducatifs ont besoin de nombreux enseignants et enseignantes qualifiés qui peuvent accéder aux ressources nécessaires pour mettre à jour leurs compétences et relever de nouveaux défis dans de nouveaux contextes. La pénurie de personnel enseignant qualifié s’est accrue dans certaines régions. Selon l’UNESCO, 85 % des enseignants et enseignantes du primaire dans le monde satisfaisaient aux exigences locales minimales en matière de formation en 2018, mais seulement 72 % l’ont fait en Asie du Sud et seulement 64 % ont satisfait aux exigences en Afrique subsaharienne. La taille des classes augmentant avec l’augmentation de la population, il n’y a pas assez d’enseignants et enseignantes pour répondre à la demande.

La recherche aide à comprendre le problème et à tester des solutions et des innovations pour inverser ces chiffres. La situation est complexe, mais la technologie offre de l’espoir dans certains contextes. Ce document de travail de la TPD@Scale Coalition for the Global South soutient qu’il est essentiel d’exploiter la puissance de la technologie pour relever le défi d’offrir un perfectionnement professionnel équitable et de qualité à tout le personnel enseignant. C’est pourquoi la Coalition – dirigée par la Foundation for Information Technology Education and Development aux Philippines et composée de ministères de l’Éducation, d’organisations internationales, d’établissements de formation, de centres de recherche et d’autres intervenants dans le domaine de l’éducation et de la technologie – a produit le cadre TPD@Scale, destiné tout spécialement aux décideurs. Ce recueil offre des exemples de programmes de perfectionnement professionnel des enseignants et enseignantes à grande échelle ou potentiellement évolutifs utilisant les technologies de l’information et des communications dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.

ÉDUCATION : un avenir de qualité pour tous

« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde », a déclaré Nelson Mandela à des élèves du secondaire en 1990, peu après sa libération de prison dans ce qui était alors l’Afrique du Sud de l’apartheid. Malgré des décennies de travail, la capacité de l’éducation à changer le monde et le droit de chaque personne d’accéder à l’éducation restent des ambitions qui n’ont pas encore été pleinement réalisées.

Cette année, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 – une promesse collective de tous les États membres des Nations Unies – atteint la moitié de son parcours. Cette promesse comprend la garantie d’une éducation de qualité inclusive et équitable et la promotion de possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. Pour atteindre les objectifs de développement durable, nous devons nous appuyer sur les solutions existantes pour jeter les bases des progrès à réaliser d’ici 2030 et au-delà. 

Collaborateurs :

Serhiy Kovalchuk, Agent de programme, KIX, IDRC; Joy Nafungo, Agente principale de programme, KIX, CRDI; Ruhiya Seward, Agente principale de programme, CRDI; David O'Brien, Spécialiste de programme principal, CRDI; Matthew Smith, Spécialiste de programme principal, CRDI; Ann Weston, Spécialiste de programme principale, CRDI

Avec

Erin Gilchrist, Administratrice du programme d’application des connaissances du KIX, CRDI; Florencio Ceballos, Spécialiste de programme principal, CRDI; Flaubert Mbiekop, Spécialiste de programme principal, CRDI; Paul Owki, Spécialiste de programme principal, CRDI